Aujourd’hui, nous sommes un jour de Décembre 2022 et je vous écris d’un lieu qui m’apaise beaucoup. Je suis entourée de vieilles pierres qui donnent une impression de chaleur et de vie, mises en valeur par la douceur des lumières aux teintes chaudes. J’aime ce lieu car je m’y sens bien. Je me sens comme dans une grotte, mais une jolie grotte, puisqu’il s’agit d’un salon de thé dans une abbaye non loin de chez moi. J’avais envie de commencer mon texte en vous parlant de cet endroit car il participe à la stimulation de ma créativité. Ici j’ai envie d’écrire, mais pas que. Ici je sens la convivialité et la douceur que je souhaite exprimer à travers mes mots, mais aussi à travers la peinture.
En effet, depuis le début de l’automne je me suis remise à peindre. Non pas à l’aquarelle comme je le faisais depuis 2020, cette fois j’ai fait un retour en arrière et je me suis remise à la peinture à l’huile.
Je faisais de la peinture à l’huile lorsque j’étais adolescente. Je m’y suis mise après mes années d’aquarelle. Pour les deux différentes pratiques, j’ai pris des cours. Et je souris en y repensant, car j’ai la sensation de reproduire le même schéma artistique que durant ma jeunesse. Ce n’est pas un hasard. Je suis dans cette énergie de recommencement depuis peu. Je ressens le besoin de me recentrer, de retourner à ma source, et je me préserve au mieux de ce qui peut l’influencer, des petits parasites tels que les réseaux sociaux. Non pas que je les rejette car j’y trouve aussi mon compte (c’est grâce aux réseaux que je peux partager mes créations) néanmoins ils ont une emprise sur notre attention qui, à mon sens, nous déconnecte de notre monde intérieur. On retrouve cette emprise dans les jeux vidéos et bien sûr, la télévision. Attention, je ne dis pas que c’est mal de se déconnecter de nous même, car je pense que le mental a aussi besoin de sortir du présent de temps en temps. Pour moi, tout est question d’équilibre et de prise de conscience. Je note toutefois que par moment, mon attention se porte trop vers l’extérieur alors qu’elle aurait besoin de revenir à l’intérieur. Car beaucoup de réponses se trouvent en nous, seulement nous ne prenons pas le temps de les chercher. Tout doit aller vite, tout doit être à notre portée et ainsi, nous cultivons le manque de patience de story instagram en story et nous nous ennuyons pendant que nous nous éloignons.
Je me prends au piège bien souvent, mais pas en ce moment, car j’ai compris ce dont j’avais besoin. Le lâcher prise. Je veux me foutre la paix après des mois à m’acharner et à malmener mon cœur qui a trop souffert d’être déconnecté de mon mental. La peur en est le responsable. C’est souvent la peur qui nous agite, a tel point que nous nous jetons sur tout ce qui nous fait oublier cette peur. Mais nous n’oublions pas celle-ci, nous ne faisons que poser un voile sur ce qui nous tracasse. Cela a quelque chose de semblable aux antidépresseurs. Nous pensons oublier, mais nous ne faisons que prolonger et cultiver ces angoisses. Voilà pourquoi je pense qu’il est nécessaire de faire une pause, surtout en hiver. Le temps est au ralentissement, au calme, à la sagesse.
Peu importe la manière, peu importe l’outil tant que nous nous ancrons.
Faire de la peinture m’ancre car je me concentre sur l’instant présent. Mon attention n’a pas le choix que de se portée sur mes gestes qui doivent être précis pour créer un tableau. Et c’est d’autant plus plaisant que je peux ainsi représenter mon univers que vous définissez comme chaleureux (d’après les retours qu’on m’en fait), chaleureux comme cette abbaye dans laquelle je me trouve. Je peins la lumière dans l’ombre, les ombres en contre jours. J’utilise mes couleurs : le jaune, le orange, le rouge et le noir et je les mets en scène dans les symboles qui me font vibrer. Les églises, les coucher de soleils, les paysages mélancoliques et la vie dans ce qui semble figé.
Je mélange mes couleurs et les dilues dans la térébenthine et pendant que j’inhale cette odeur si particulière, je retourne à mon essence.