Le passage, partie 2

Le passage, partie 2

2020. Cette année de retour à soi. Mais moi, qui suis-je ?

Cet article fait suite à la première partie que je vous recommande de lire si ce n’est pas fait : https://lesmotsnus.com/le-passage-partie-1/

Mon processus de changement avait démarré avant cette période historique pour l’humanité en 2020. En effet, j’avais commencé à ramasser des petits cailloux sur mon chemin, des indices qui m’ont permis de me rapprocher de celle que je voulais être. Je traînais depuis de nombreuses années, des complexes et des pensées qui m’alourdissaient et m’empêchaient de me voir. Non pas comme je voulais que les autres me voient, mais comme je suis réellement. La vraie moi.

C’est un travail difficile qui demande une mise au point et une prise de conscience. 

En ce qui me concerne, je vivais depuis l’adolescence dans un corps que je n’aimais pas. Je sais que nous sommes très nombreux à ressentir cela et que mes mots vont résonner avec nombreux d’entre vous. J’ai fait des régimes, j’ai essayé de copiner avec mes kilos en trop, j’ai cherché à me rassurer dans les regards de mes amoureux, mais rien n’y faisait. Lorsque je m’examinais dans le miroir, je ne savais pas qui j’étais. Je savais que je n’étais pas dans le bon corps, que celui-ci ne reflétait pas ma nature, mon énergie.

Je me souviens de ce dégoût de moi-même, lorsqu’en Janvier 2018 je discutais sur messenger avec un copain et que de solitude, j’avais bu plusieurs verres de whisky. Je me suis retrouvée dans un état pitoyable le lendemain, faisant des allers-retours entre mon canapé et mes toilettes pour vomir ma dignité. Il m’a fallu descendre au fond de mon trou pour comprendre. 

Deux jours avant je m’étais inscrite dans une salle de sport avec mon ex-conjoint et un ami. Je n’ai jamais été une grande sportive. Plus jeune je faisais de la danse et plus tard un peu de natation, mais j’étais loin d’imaginer qu’un jour je soulèverais des poids comme une guerrière. Je trouvais la musculation intéressante, mais je n’y connaissais rien, et c’est encore plus difficile de se lancer quand on est une femme. Pourtant, après ce grotesque épisode d’alcoolisme, j’ai décidé de me reprendre en main et de jouer le jeu à fond. Je devais rattraper mes erreurs, mais dans mon esprit je devais me rattraper moi.

J’étais décidée, plus rien ne pouvait m’arrêter. La lassitude peut-être ? Pas avec la musculation. Puisque je remarquais de semaines en semaines, que ma silhouette se transformait. Je ne perdais que peu de kilos au début, mais je voyais se dessiner mes muscles et apprenais à ressentir mon corps, comme un retour aux racines.  

2018 / 2019

En un an j’ai perdu 8 kilos, et j’en aurais perdu davantage si je n’avais pas pris en masse musculaire, ce que je ne souhaitais pas. Il était hors de question que je reproduise la même erreur de jeunesse, lorsqu’à 13 ans, j’ai perdu 14 kilos en 2 mois. Cette fois-ci je voulais être en forme. Et je l’étais.

Puis tout s’est accéléré. 

J’ai commencé à remettre de la couleur sur moi, à m’amuser à porter des tenues rétros 80 et 90. J’étais fière de moi et enfin épanouie. Terminée la Marion sombre, mal dans sa peau. J’avais repris le contrôle de mon corps et me sentais en paix avec lui. J’incarnais enfin ma force intérieure, ma détermination. Je ne craignais pas la rechute comme cela arrivait lorsque je faisais des régimes. Non, il s’agissait d’un véritable tournant dans ma vie. Une nouvelle hygiène de vie bien plus en accord avec mon état d’esprit.

Explosion de couleur en 2019 et 2020

Un an plus tard, soit en 2019, j’ai décidé de sauter le pas et d’arrêter de consommer de la viande “terrestre” après des années de doutes. Je précise terrestre, puisque je n’ai pas arrêté le poisson, je suis donc pesco-végétarienne. Je voulais commencer en douceur, ne pas me mettre la pression, simplement en m’écoutant. Un jour je passerai à l’étape supérieure et arrêterai de manger du poisson. Je ne sais pas quand, mais je n’ai pas de doute là dessus.

Étais-je pour autant moi-même ? Cela aurait été facile si cela ne tenait qu’à quelques détails, mais je m’en rapprochais. J’avais trouvé comment me sentir mieux dans ma peau, dans mon apparence, avant d’entreprendre un travail de profondeur.

Il était temps de me rencontrer.

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