Un regard vers la Lune

Un regard vers la Lune

Hypersensibilité / hyperempathie

À l’heure où je vous écris, j’ai les yeux humides . J’ai pleuré. Nous sommes le 15 août mais je sais que vous me lisez bien plus tard. Alors que cela fait un mois que j’écris mon histoire pour Les mots nus, je ressens une fatigue bien particulière. J’ai relâché des souvenirs qui ont réveillé d’anciennes douleurs qui à mesure que j’avançais dans mon écriture, se révélaient de plus en plus pénibles à accueillir. En ce qui me concerne, vous le savez, je suis profondément convaincue des bienfaits de l’écriture thérapeutique. Elle possède un pouvoir énergétique dont nous n’imaginons la portée. Néanmoins, celle-ci peut avoir un défaut, si nous ne prenons pas régulièrement un certain recul. Non pas un recul de conscience, mais un recul sur nos ressenties.

Car même si écrire c’est taire sa voix pour entendre son cœur faut-il prendre le temps d’accueillir les mots de notre cœur. Et malheureusement pour moi j’ai provoqué un déséquilibre qui fait qu’au moment même où je vous écris ce témoignage, je suis submergée par des émotions causées par mon empathie.

Récemment, j’ai partagé un avis en story Instagram au sujet de l’hypersensibilité. C’est un sujet délicat, car il révèle une ombre qu’il m’est moi même, difficile d’accepter. J’avais d’abord partagé l’avis de Chloé Bloom (mentor et coach dans le développement personnel et la spiritualité), qui donnait son point de vue sur ce qu’elle pensait des personnes se disant hypersensibles. J’étais à peu près d’accord sur tout ce qu’elle exprimait, à quelques détails près. Et ces détails-là ont été suffisants pour me faire ressentir une forme de culpabilité. Je ne développerai pas ses arguments puisque ce n’est pas le sujet, mais je peux vous dire que cela m’a mise mal à l’aise. Dans ses arguments, Chloé explique que les gens qui se disent hypersensibles le font par effet de mode (elle précise bien qu’il ne s’agit que de son avis). Je n’étais pas d’accord avec cela, mais cette phrase s’est retrouvée au milieu de son texte et partageant celui-ci dans son entièreté, je ne pouvais faire autrement que de l’assumer. C’est alors que j’ai pensé à une amie.

Cette amie est une éponge. Par exemple, les faits divers dramatiques ont un impact sur elle. Elle se dit hypersensible, mais je crois (et je précise qu’il s’agit aussi de mon point de vue) qu’elle est en vérité hyperempathique. Et je savais que si elle lisait les mots de Chloé Bloom, elle serait blessée. Je n’ai pas osé lui en parler, je ne sais même pas si elle a été touchée par cela. En revanche moi je l’ai été, si bien que j’ai enfoui tout cela. Je n’ai moi-même pas écouté mes propres ressenties alors que j’ai également une empathie très développée. J’ai refusé de donner de l’attention à celle-ci, prétextant qu’il ne fallait pas que je me laisse envahir par des sentiments mais qu’au contraire, il me fallait travailler sur moi pour les comprendre, m’en libérer, et guérir.

Mais l’empathie ne se guérit pas, elle est là, elle fait partie de soi. 

Le lendemain de cette anecdote, j’ai appris une nouvelle qui m’a rendu très triste. C’est un bouleversement qui ne me touche pas directement, mais qui a mal mené mon empathie. C’était difficile et j’ai essayé de m’en détourner. Je suis allée chercher des réponses à l’extérieur de moi, du réconfort dans les bras de l’univers en méditant, mais mon âme continuait de souffrir que je ne la console pas. Le jour d’après, j’ai eu l’opportunité d’admirer la Lune dans un télescope grâce à des copains. Parmi eux, il y avait mon amie éponge, c’est même elle qui m’a invité à cette soirée si particulière. C’est elle qui m’a invité à regarder droit dans les yeux la lumière de la Lune, l’astre des émotions (en astrologie).

J’ai eu la sensation d’être suspendue dans le temps. Je me sentais dans une bulle de joie unique, entourée de personnes toutes aussi sensibles les unes que les autres. 

Malheureusement aujourd’hui (le 15 août 2022) j’ai appris une autre mauvaise nouvelle, qui une fois encore, ne me touche  pas directement, mais j’ai fondue en larme. Je ne comprenais pas pourquoi cela me faisait autant de mal. Il a suffit que cela touche le chat d’une autre amie (qui est le frère de mon chat Léo) pour que le barrage éclate. J’ai allumé une bougie pour lui car j’en ressentais le besoin. Puis je regardais mes chats et je pleurais encore. C’est à ce moment là que j’ai réalisé que c’était à mon tour de me laisser submerger par mes émotions et de les laisser s’exprimer, même si je ne veux pas me sentir triste, même si je préfère ignorer ma vulnérabilité qui se cache derrière moi.

Car une émotion doit d’abord se ressentir, avant de comprendre son message. Moi j’ai voulu sauter l’étape du ressenti, parce que je refusais d’être mal. Je pensais être plus forte qu’elle et la conscientiser alors qu’il me fallait simplement écouter ce qu’elle avait à me dire. Il ne faut pas oublier qu’une émotion, même la plus intense, n’est que passagère. Selon son intensité elle passera plus ou moins lentement, mais tout comme la Lune , il faut prendre le temps de regarder au télescope les émotions qui gravitent autour de nous, celles-ci révèlent des reliefs que nous ne pouvions remarquer à l’œil nu.

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6 réponses

  1. Merci, je penserai à regarder la lune, ou le ciel, quand je sentirai les émotions m’envahir !
    Et vraiment je suis désolée pour l’impact de cette mauvaise nouvelle du 15 août… Mais comme tu dis, tout ça c’est passager !

    1. Rien n’arrive au hasard, j’avais des larmes à sortir à ce moment là et cela ma permit de prendre conscience que je devais faire une pause émotionnellement.
      Et tu sais quoi faire, quand les émotions t’envahissent 🙂

  2. Oui je comprends. Ca m’arrive aussi maintenant et davantage de puis la mort de mon père en 2015. Parfois lors de méditation guidée ou pas. J’ai passé des années à serrer les dents parce que j’avais peur, moi aussi, de ces émotions. Elles me semblaient sombres et j’avais peur de sombrer avec elles. En fait, c’est tout l’inverse 🙂 Elles passent, s’expriment, puis se dispercent

  3. Ça faisait si longtemps que je voulais prendre le temps de te lire… que ça me fait du bien… 🤍🤍.

    Ça me parle tellement…

    Pour l’empathie, au début de tes mots, je pensais à ça. Alors je partage : https://youtu.be/mPZBTfX3vqU

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